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Interview

« Fluidité et Sécurité vont de pair »

 Le dispositif « SÉCUPARK » a été mis en place en février dernier. Depuis, chaque jour, 4 à 5 élèves chargés de la circulation, les Lotsen, ainsi que 1 à 2 parents séniors assurent la sécurité des piétons et la fluidité du trafic autour du parking du lycée.

Entretien avec le réalisateur et responsable du projet Sécupark - M. Bertrand Reisner-Sénélar (UPEA)

Combien de temps ont pris les préparatifs pour Sécupark ? La mise en place de ce projet m’a pris 6 mois de préparation ; ceci a commencé par un rapport de 16 pages sur la circulation autour du lycée et remis au Proviseur, le contact avec les autorités locales, la recherche et la formation des Lotsen, l’achat de matériel, le design des panneaux de circulation à l’entrée du parking et la publication des diverses brochures d’information destinées aux parents. Ce type d’opération nécessite beaucoup de coordination et de communication.

Quelles sont les personnes impliquées dans ce projet ? Le soutien sans faille du proviseur, M. Parisot était déterminant : il a été attentif à toutes mes requêtes et a remué ciel et terre pour assurer la réussite de ce projet. M. Lechevalier a fait un grand travail de coordination et de communication vis-à-vis des professeurs, des élèves Lotsen et de leurs parents. Puis, naturellement, nos 20 Lotsen qui me surprennent encore chaque matin par leur motivation et leur débrouillardise ainsi que nos 9 parents séniors qui emploient quelques matinées par mois dans l’intérêt collectif, et je salue naturellement le fait que Dialogue Parents nous ait rejoint pour le service séniors. C’est un exemple de collaboration absolument exemplaire entre le lycée, les élèves, les associations et les parents.

Pourquoi vous êtes-vous impliqué pour Sécupark ? C’était le fruit d’une discussion en interne avec le Conseil d’Administration de l’UPEA : une mère nous avait écrit après que son fils avait été bousculé par une voiture. Puis, quand j’ai invité M. Heyer, policier formateur, à regarder la situation, il s’est retourné vers moi l’air effaré en me disant «c’est un miracle que rien de grave ne se soit produit jusqu’ici ! » Il nous fallait agir - tout simplement.

Etes-vous satisfait du résultat ? Mon impression personnelle concorde avec les témoignages directs ou indirects que j’ai pu recevoir jusqu’ici : Sécupark a été très vite accepté par une grande majorité de parents qui –comme moi- voyaient les limites de notre comportement individualiste : nous finissons par créer une gêne collectif et étions tous perdants. Cela en a surpris plus d’un de s’apercevoir qu’en réduisant les possibilités de stationnement non autorisées, le trafic pouvait se fluidifier tout en offrant une plus grande sécurité pour les enfants. Mais il y a encore d’autres effets indirects qui ne sont pas perçus par tous tout de suite. La grande majorité des Lotsen sont de la classe de 4ème. Ils sont organisés en équipe journalière et s’autogèrent : il n’y a pas d’adulte pour leur dire qui doit faire quoi, ils sont responsables de leur planning à 100%. Nous organisons des débriefings réguliers où ils font remonter leurs remarques et propositions d’amélioration, et nous en discutons ensemble. D’une certaine manière, ils travaillent avec des méthodes modernes de management et je reste bluffé par leur professionnalisme.

Comment Sécupark va-t-il progresser dans l’avenir ? La question d’un Sécupark l’après-midi remonte régulièrement. Nous ne pouvons compter sur l’aide des Lotsen qui sont en classe à ce moment : il nous faudrait alors nous retourner sur un volontariat parental. Le dispositif à mettre en oeuvre serait aussi différent de celui du matin, car la fluidité sur le parking ne joue pas un rôle aussi important l’après-midi du fait que les voitures arrivent et se garent au même moment.Sécupark pourrait contribuer à sécuriser les deux croisements piétons, éviter que les enfants jouent sur l’aire du parking comme cela peut être constaté occasionnellement et empêcher le stationnement dans des zones particulièrement dangereuses qui ont déjà connu des quasi-accidents par le passé.

Pourquoi la fluidité du trafic est-elle aussi importante le matin ? Tout arrêt –par exemple sur la rampe- incite à des déposes minutes « sauvages », puis la voiture derrière se met alors à faire de même et vous obtenez un effet « accordéon ». La zone de blocage se promène de voiture en voiture et s’intensifie, jusqu’à ce que même les plus stoïques se mettent à perdre patience. Résultat, le parking est à moitié libre et vous avez un bouchon énorme à l’entrée avec des enfants qui se déplacent un peu partout entre les voitures. Fluidité et sécurité vont de paire, c’est aussi pour cela qu’il nous arrive aux heures de pointe de retenir les piétons un peu plus longtemps pour laisser passer la vague de voitures qui arrivent dès que le feu rouge de la Lorscher Str. passe au vert.

Tout le monde joue t-il le jeu ? Dans l’ensemble oui. Quand tout le monde participe, nous retrouvons une atmosphère plus détendue et moins crispée le matin. Même s’il a fallu changer quelques habitudes, jusqu’ici aucun parent n’a exprimé le souhait d’un retour aux veilles pratiques.

Comment pouvons-nous encore améliorer Sécupark ? Respectons les zones réservées (ne pas rester garé en « KISS N’GO » avant 8h). Ne faisons pas de déposes sauvages -même rapides, nous incitons au même comportement derrière nous. Ne nous arrêtons pas en double file. –Essayons de réduire les espaces perdus (4 voitures entre les créneaux, sauf le 1er.) Restons attentifs aux instructions des Lotsen (Ne forçons pas le passage).

Article de la Plume de Victor – avril 2011